Editorial du président

Le choc de l’offre promis arrivera-t-il enfin ?

Le logement sera-t-il une des priorités du quinquennat qui vient de s’ouvrir ? A l’heure où j’écris ces lignes, le nom du ou de la ministre du Logement n’est toujours pas annoncé. Les attentes des professionnels de l’immobilier et de la construction sont en revanche inchangée : levée des freins à la construction et de l’empilement des normes, maintien des dispositifs fiscaux incitatifs et surtout... mise en place d’une véritable politique du logement au niveau de l’Etat. 

Nous avons tous en mémoire le fameux « choc de l’offre » promis par le candidat Macron en 2017 et censé entraîner une hausse des constructions de logements. Cinq ans plus tard, les effets escomptés se font toujours attendre. Le nombre de mises en chantier est en chute libre sur notre territoire, comme à l’échelle de l’Hexagone, et les prix ne cessent de grimper, conséquence logique de la loi de l’offre et de la demande.

Construire davantage !

Ce phénomène, corrélé à la hausse annoncée des taux d’intérêts et d’un durcissement des conditions d’octroi de crédits par les banques d’une part ; d’une demande de foncier supérieure à l’offre et d’une hausse des coûts de construction... d’autre part, conduit à l’exclusion d’une large frange de la population (les jeunes actifs, les ménages modestes...) désireux d’accéder à la propriété. Tous ces éléments, dont certains résultent de la pandémie de Covid et de la guerre en Ukraine, se sont ajoutés au manque d’ambition de la politique gouvernementale en matière de logement, lors du précédent quinquennat. 

Le nouveau devra être placé sous le signe de l’action et de l’impérieuse nécessité de construire davantage de logements pour répondre aux attentes de nos concitoyens. Nous attendons de l’Etat des mesures concrètes dans ce sens, via des dispositifs fiscaux pérennes et une stratégie sur le long terme, déclinée à l’échelle des collectivités locales, pour encourager les maires bâtisseurs et convaincre les plus réticents. L’urgence est réelle, pour les acteurs économiques que nous sommes, comme pour nos concitoyen(ne)s légitimement désireux de disposer d’un logement de qualité.

Arnaud Bastide, Président de l'Observatoire immobilier de Provence